26.12.06

Noël 2006

En ce beau matin de boxing day ou soldes d'après Noël, je reviens vous souhaiter un Joyeux Noël à nouveau, un bon bout d'an et j'espère que vous avez été gâtés.
Je dois dire que dans mon cas, j'ai eu beaucoup de chances. Outre les cadeaux plus fabuleux les uns que les autres, j'ai la joie et la chance de passer un noël réellement féérique.
Partie passer le réveillon dans la famille de Nelson, le beau-frère de JF, nous nous rendons à la messe de minuit (en fait à 10h) entendre une partie de la famille chanter dans la chorale. Imaginez donc ma tête moi qui ne connaissait de la communion que le terme et non le rite. Mais l'église de St Hillaire est si chichement décorée intérieurement par feu Borduas enfant de la paroisse et les voix représentant celles des anges m'ont pas mal aidé à ne pas me sentir décalée.
Par ailleurs l'officiant a fait une magnifique homélie, parlant non de Dieu mais d'une étoile qui brille très haut dans le ciel pour nous. Très drôle tout de même que depuis des années je réponde que je ne crois en aucune forme de Dieu, Allah, Boudha, Jehovah, Yavhé mais juste en ma petite étoile... En tout cas, j'ai beaucoup aimé la métaphore. Ainsi que la parabole qu'il nous conta:
Un jour un vieux sage d'entre les plus sages se promenait le long d'une plage. Il aperçu au loin une personne qui semblait danser dans la fleur des vagues. Il décide de s'en approcher pour lui demander la cause de cette si grande joie, lui qui trouve que les hommes manquent singulièrement de joie en ces temps-là.
Mais en approchant, il se rend compte que la personne ne danse pas. En réalité, le jeune homme qui se tient là s'accroupit, ramasse à ses pieds une étoile de mer et la rejette loin dans les vagues. Le vieil homme lui demande alors: "Mais que fais-tu là mon fils?".
"Ces étoiles de mer ont râté la marée basse grand-père, je les ramasse donc pour les rejetter à la mer avant qu'elles ne meurent."
Le vieillard regarde la plage et sur des kilomètres il aperçoit des milles et des milles d'étoiles échouées. À leurs pieds même, il en compte 1000 au moins. Il dit alors "Mon fils, tu perds ton temps. Regarde autour de toi, à tes pieds même, il y a tellement d'étoiles que tu ne les sauveras pas toutes. C'est inutile ce que tu fais, tu ne changeras rien".
Le jeune homme le regarde alors et sans mot dire, se baisse à nouveau, prends une étoile de mer et la jette loin dans les flots. Puis ajoute "Pour celle-ci, ça change tout! Pour les étoiles que je ne parviendrai pas à sauver, cela ne changera rien, mais pour celles qui vivront, ça changera tout!".
Le vieillard s'éloigne doucement en méditant ses paroles. Toute la nuit il y repense et au matin, quand la marée de l'aube s'est retirée, le vieillard descend sur la plage et va à son tour cueillir les étoiles échouées pour les remettre à flot, persuadé lui aussi qu'être un acteur du monde change tout pour ceux qui reçoivent nos actions.

Ainsi, à la fin de son homélie notre bon prêtre a pris le parti de nous inviter, en ce temps de fêtes et de célébrations du bonheur, de penser à une façon de voir monter dans les yeux des gens qu'on aime cette étoile qui change tout. Et les servants de la messe ont ensuite distribué des étoiles en papier en nous conviant à les placer dans nos poches pour nous rappeler de mener cette tâche à bien chaque fois que nos doigts iraient rencontrer cet astre symbolique.

La suite de la veillée s'est ensuite déroulée pour nous dans la maison familiale de Nelson avec sa Mum et son Dad. Cette famille irlandaise d'origine est installée à St Hillaire depuis très longtemps et compte pas moins de 6 enfants qui ont eu à leur tour entre 2 à 6 enfants chacun. Autant dire que le père Noel qui est venu nous visiter ce soir-là en eut un paquet d'enfants sur ses genoux vieillis. La marée de cadeau était titanesque. Et tous ont reçus avant tout des cadeaux utiles "futiles". Vous savez ces cadeaux dont vous n'avez pas besoin a priori mais qui vous serviront toujours (tuques, mitaines, foulards, chaussettes, chandails de laine, service à café, carte cadeaux pour l'essence pour vous rendre à Québec au jour de l'an pour fêter avec les enfants installés là-bas, chocolats et cadeaux en pagaille et conserves faites par les petits enfants).

Cette veillée a fini bien tard après la naissance du roi de cette fête puisque nous nous sommes couchés vers 4h30 du matin. Le lendemain c'était fête chez un cousin de JF où la petite dernière de la famille a eu toute ou presque la collection des objets Dora. Et a compris à son 10ème cadeau que le monsieur épeurant tout de rouge vêtu était une distributrice automatique de cadeau lol...

Ce matin enfin, après un réveil au son des "mii, miiiii, mi" de Sanzô-sama (il ne sait toujours pas miauler correctement!), on a eu la surprise de voir enfin la belle neige recouvrir Montréal! Joie, bonheur et amour :p

Pour la liste de nos cadeaux fabuleux, on sait qu'une partie arrive encore pour le 31 décembre quand Christian (frère de JF) et Solange seront avec nous, mais en voici le début déja (on a vraiment dû être supers sages ou on a plutôt une super famille qui nous aime ):
- une machine à expresso
- un bloc de couteau de cuisine
- des savons Yves Rocher
- un service à escargot (yerk, ça c'est pour JF)
- une boîte d'escargot (voir ci-dessus)
- des chocolats en pagaille par la maman d'Emma, celle d'Éloi et ma maman à moi
- du café par Chantal et Nelson et Julie (ma RSG) et Christian ainsi qu'une tasse thermos par eux aussi
- des cartes de voeux
- des verres par Marie (maman JF)
- des gants pour JF (Sa soeur et sa mère) et une écharpe (sa mère)
- un bloc pour le téléphone (carnet adresse + carnets messages) par Marie
- un cadre photo Snoopy par JF pour moi
- un playmobil pirate à JF de moi (private joke :p)
- des gâteaux, du ketchup maison, de la sauce rouleaux de printemps maison, de la confiture de fraises maison, de la gelée de pommes maison et du creton maison par la maman de Nelson et en vrac les petits enfants Jason, John, Marie-Andrée, Myriam, Pierre-François, François, Sarah-Jeanne...

et un excellent Noël grâce à tous ces gens merveilleux qui nous ont accueillis, souris, fait rire, diverti, nous ont ouvert leurs bras et leurs coeurs!

Ouf... bon ben plus qu'à trouver une place pour chaque chose... Un joyeux temps des fêtes encore et plein de bonnes choses pour vous aussi, où que vous soyez, qui que vous soyez, quoi que vous croyez!

10.12.06

Cette nuit...

Alors que nous rentrions de notre repas avec la famille Scrogn-Guinness dans le beau taxi que nous avions commandé (non pas au barbu en rouge, juste à la compagnie de taxis), nous avons eu l'immense plaisir de rencontrer un chauffeur de taxi plein de finesse et de doctes histoires.
Il nous en a raconté deux fort sympathiques que voici:
  1. Un couple très amoureux, d'un amour pur que la langue arabe dirait être un "amour âme à âme", rencontre un jour un génie qui leur dit "je suis jaloux de l'amour que vous avez l'un pour l'autre" et se tournant vers l'homme il ajoute "je vais transformer ta femme en oiseau mais tu pourras choisir le cycle de sa vie restante durant laquelle elle sera transformée en oiseau. Il lui reste à compter d'aujourd'hui 60 ans à vivre, à quel moment veux-tu qu'elle soit transformée".
    L'homme doit choisir si sa tendre aimée sera transformée durant 30 ans en oiseau puis les 30 années suivantes en tant que femme, ou bien 1 an, 1 mois, 1 jour, 1 demi-journée. Une fréquence qu'il doit choisir et qui durera toute sa vie.

    À sa place, que choisiriez-vous?

    JF et moi avions opté au départ pour une demie-journée et pour la nuit, afin de faire nos affaires humaines de jour et les affaires d'oiseau de nuit.
    J'ai par la suite opté pour une négociation avec le génie en demandant au préalable de pouvoir être transformée en oiseau en même temps que lui (sans doute un vieux relan de Ladybird qui m'avait un peu traumatisée!).
    Notre bon conteur nous a aussi fait part des réponses qu'il avait eu:
    • Une vieille dame de 75 ans avait proposé que l'amoureux soit transformé en oiseau durant les 30 dernières années de sa vie "pour ne pas avoir à dealer avec les maladies de la vieillesse".
    • Une jeune fille toute piercée avait dit que peu importait le temps, si c'était un amour véritable elle l'aimerait tout autant
    • Un homme pragmatique avait opté pour une transformation de nuit, afin que sa femme l'aide de jour à payer les factures
    • Un autre homme lui avait opté pour la journée en oiseau, afin que son adorée puisse le rejoindre le soir à ses côtés et lui raconter tout ce qu'elle aurait vu avec ses yeux d'oiseau dans sa vie diurne.

    Finalement, notre homme nous indique juste que cette histoire, il l'a inventée pour son fils et que la réponse qu'il avait donnée était la suivante:
    "L'homme répondit: demandes-lui à elle quand elle voudra être un oiseau. Moi je l'aime et je l'aimerai pareil, je ne peux pas faire ce choix à sa place, mais je peux continuer à l'aimer." Ainsi donc, si tu aimes tes amis, tu les aimes pour ce qu'ils sont et non ce que tu voudrais qu'ils soient. Laisses-les donc faire leur choix, tu ne les perdras pas pour autant.


  2. La seconde histoire se passe il y a très longtemps. Un peuple avait usé et abusé des bonheurs de ce monde et tous étaient blasés. Un conseil de sages se réunit pour discuter de la question et permettre de rendre au peuple un peu de bonheur. Il advint cependant durant ce concile que les hommes n'étaient plus aptes à apprécier le bonheur à sa juste valeur et qu'en être privés seraient sans doute plus bénéfique. On en vint donc à se deander comment cacher le bonheur et permettre seulement à ceux qui sauraient l'apprécier de le retrouver.
    Un sage proposa qu'on l'insère dans une chappe de plomb qui serait coulée au fond du profond océan. Le doyen des sages, et le plus sages d'entre eux, dit "Oui mais dans quelques siècles, les hommes auront inventé des machines pour aller sous l'eau et trouveront le bonheur sans avoir appris à l'apprécier. Nous déplacerons le problème dans le temps, mais nous ne le règleront pas".
    Un second sage se leva et proposa qu'on enterre le bonheur dans le désert. Personne n'irait chercher le bonheur dans le désert, où rien ne pousse ni ne vit. Mais le vieux sage eut une vision lui montrant les hommes dans des machines roulantes qui découvriraient le bonheur sans avoir appris à l'apprécier.
    Un troisième sage proposa que le bonheur soit envoyé sur la lune. Mais le vieux sage leur apprit que dans plusieurs siècles, les hommes auraient trouvé la technique de voler dans les étoiles sans jamais avoir appris à apprécier le bonheur.
    Comment feriez-vous vous pour cacher le bonheur et permettre à ceux qui sauraient l'apprécier de le trouver?

    Très pragmatique, je dis alors à notre chauffeur : je le briserai en autant de morceaux qu'il y a d'êtres humains et je l'insèrerai dans chacun d'eux. Et que chacun de nous porterait en soi le bonheur qu'il recherche et devra apprendre à apprécier le bonheur pour bénéficier de ce morceau en lui.
    La réponse finale est en effet celle-ci. Et il nous ajoute que le bonheur sera d'autant plus grand que nous saurons le partager à plusieurs et que les gens qui ne savent pas l'apprécier ne le trouveront jamais nulle part, quelle que soit la partie de la planète où ils iront.
    Fort à propos n'est-ce pas pour les immigrants que ce magnifique conteur et moi-même sommes?
À défaut de ne pouvoir le revoir et entendre encore une de ses histoires, je lui souhaite par le biais de ce billet d'avoir en lui tout le bonheur qu'il souhaite et de continuer à le partager ainsi au gré de ses courses nocturnes avec ceux qui sauront apprécier sa sagesse et son talent!

3.12.06

Première neige et chocolat

Dimanche 3 décembre, Montréal a connu sa première neige. Après le petit film posté ici, je suis partie avec JF profiter de la douceur de cette journée et surtout de ces petits flocons.
Respirer enfin l'air enneigé, redécouvrir la quiétude d'un paysage enneigé et savourer le crissement du tapis sous le pied (oui me voila rendue monopode!).
En passant par le Parc Lafontaine, nous avons aperçu des résistants de dernières minutes, des arbres dont les feuilles rouges subsistaient sous la neige. Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre part à leur lutte:


La suite de notre périple nous a amené dans une boutique sur St Denis particulièrement apprécié des dents sucrées gourmandes.
Imaginez-vous un endroit où tout ce que vous commanderez ou presque sera exclusivement à base de ... chocolat! Eh oui, si la fève de cacao vous régale sous toutes ses formes (chaud, froid, boissons, gâteaux, dégustations, shooters ...), rendez-vous à Juliette et Chocolat.
Jf et moi avons pris un Brownies ainsi que deux chocolats noir mi amer classiques (et avec un supplément de crême fouettée). Nos foies n'en prendront probablement plus avant un bout, mais le chocolat ce jour-là, c'est sûr qu'on a trouvé ça bon !


Des nouvelles fraîches...

...C'est le cas de le dire.

Bon après vous avoir annoncé que l'hiver s'en venait suite à ma vidéo de Tic et sa baguette, je peux enfin le dire officiellement: c'est l'hiver.
Pour en juger par vous-mêmes, je vous laisse découvrir le dernier film en date:

Aussi visible ici: Première Neige

À part ça sinon, hier je me suis rendue chez Val avec JF pour assister à ma première game de hockey à la TV. Le Canadien de Montréal contre les Maple Leaves de Toronto. Résultat du match: 4-3 en faveur des canadiens, par les tirs de barrage.
Évidemment, ça fait pro dit comme ça mais je suis loin de l'être.
Imaginez d'abord que durant mon année 2004-2005 ici, c'était le Lock Out (la grève) des joueurs de la ligue, donc je n'ai pas vu de match.
Mais j'en ai entendu parlé et j'ai assimilé des termes sans trop avoir eu le temps de les voir.

Hier donc, installée devant RDS, je regarde les hockeyeurs patinaient après une rondelle que je ne voyais d'abord pas sur la glace. M'a fallu du temps et de la concentration avant que mes yeux arrivent à peu près à suivre ce petit truc qui fuse!
Et je demande donc ce que veulent dire les lignes bleues (délimitant les zones respectives des équipes), les cercles de remise en jeu etc.
C'est étrange comme on peut se rendre compte, au même instant qu'on le vit, qu'on vient d'attraper un virus. Pas celui du hockey, bien que ce soit agréable à regarder, et en ce sens je comprends mieux certains qui disaient que le soccer était pas mal plus lent, mais le virus d'un sentiment de collectivité.

Déja récemment, je me suis surprise à dire chez nous en parlant du Québec. Mais voila maintenant que comme la plupart sinon tous les québécois, je ressens une ferveur partisane aux événements collectifs. Débile? Signe d'intégration?
Je sais pas, mais en tout cas, j'aime ça hihi...