15.10.04

Verlaine et Rimbaud

Chanson d'automne
(Paul VERLAINE)
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte
extrait de "Paysages tristes" in POEMES SATURNIENS
Ainsi donc, aujourd'hui il pleut et en plus je tousse...je me lève donc de pas très belle humeur puis je vais prendre un café avec un ami...Est-il seulement un ami, sans on n'en sait pas plus...Bref, incapable de respirer sans tousser, je décide de partir en métro plutôt que de m'étouffer à vélo...Arrivée en avance à notre point de rendez-vous, je me pointe dans une librairie sans idée claire de ce que je voudrais lire...mais je ressors avec Le Pélerin de Compostelle de Paulo COEHLO...Je rentre dans le café, je m'installe à une table, commande un expresso puis attaque le bouquin.
Rendue à l'exercice de la vitesse, je fais une pause. 11h45! on avait rendez-vous à 11h et t'es toujours pas là. Je peux pas te joindre puisque je n'ai jamais pensé à te demander ton numéro de téléphone...ok pas de panique, j'attend encore un peu et au pire j'appelle chez moi pour savoir si tu n'as pas eu un empêchement de dernière minute...mais te voila. Un petit contretemps pas très grave.
Et d'un café de 3-4h comme promis, nous n'avons même pas commencé à parler que c'était déja comme tout conclu dans ta tête. Un possible mais pas sûr en guise d'au revoir et me voila rendue seule sans même avoir pu dire tout ce que j'aurai voulu dire...
Je pars seule avec mes questions et mes mots dans ma tête qui tournent à m'en donner des vertiges. Je m'assoie sur un banc face aux érables en couleur et je réfléchi à tout ça. Mais concrètement, c'est quoi tout ça? Rien. Un ensemble de vide sans fond ni limite. Un espoir et une idée basés sur du néant et qui me blesse.
Quelques gouttes de pluie plus tard et me voila résolue. Mais résolue à quoi au juste?
A rien et il est bien là le problème. Une prochaine rencontre hypothétique, un prochain café plus court encore parce que trop douloureux de se voir...Une envie que l'on doit réprimer, un sourire qui s'efface et s'affiche au gré de paroles tantôt noires tantôt blanches...
Je suis comme un yoyo dans cette histoire...je ne comprend pas vraiment tout ce qui se passe, mais j'ai comme perdu, c'est sûr.
Bref, aujourd'hui il pleut sur la ville et il pleut dans mon coeur...l'automne est là!
Il pleut doucement sur la ville
(Arthur Rimbaud)
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon coeur a tant de peine!
1874